Royaume-Uni / Londres
Les furies Techno Pop/Rock


Chemical Brothers, "Dig Your Own Hole", "Exit Planet Dust", Labels / Virgin
D'abord, ce qui frappe pleine poire chez les Chemical Brothers, c'est ce déluge de basse et d'électronique, ce feu de rythmes techno hip hop speedés, ce mur de bruits, de mots samplés et de sonorités martelées... Une énergie dévorante. Brute. Atomique. Hard techno, rock psychédélique et funk urbain. Sur le titre "Setting Sun", entre un breakbeat furieux et une volée de mitraillette électronique, on se demande ce que fout là Noel Gallagher, la moitié des frérots d'Oasis. Mais ça passe en beauté. Et on comprend tout : à l'instar de Prodigy dont ils sont très proches, les Chemical résument le bouillonnement musical de l'Angleterre, ce mélange de techno, de pop, de trip hop et de rock trash du temple de Londres... Alors, sous le torrent sonique des Chemical, on découvre une musique multicolore.

Shamen, "En-Tact", One Little Indian / Virgin
Samples de Martin Luther King, dubs caverneux, techno atmosphérique : on retrouve ici l'utopie et l'esprit festifs des grandes raves anglaises de l'époque. Les Shamen, sorciers chamaniques et expérimentateurs du psychédélisme dansant, leur ont donné leur hymne emblématique avec leurs tubes "Make It Mine" et "Move any Mountain".

Leftfield, "Leftism", Sony
Premier album à succès du duo britannique, "Leftism" a marqué la petite histoire de la techno européenne. Hymnes dancefloor, ballades dub, percussions frénétiques, l'album synthétise à merveille la dance anglaise, en faisant même appel au vétéran John Lydon (PIL, Sex Pistols) pour un "Open Up" vengeur et dévastateur.

Prodigy, "Music for the Jilted Generation", "Experience", "Fat of The Land", XL / Virgin
Prodigy, c'est de la dynamite : une techno punk à l'énergie sauvage, l'un des premiers mélanges d'une techno pure quasiment hardcore et de titres au format rock avec cris et guitares grondantes. Des tubes qui cognent et donnent une furieuse envie de suer sur les pistes de danse... Rien à jeter dans leurs trois albums. Et on ne vous parle même pas de leur prochain CD : explosion atomique prévue pour fin juin.

UNDERWORLD, "Second Toughest In The Infants", "Dubnobasswithheadman", Logic / BMG
Mélodies mutantes, vocaux et guitares triturés : le second album d'Underworld a marqué une date dans l'histoire de la techno. D'abord grâce à son tube fédérateur, "Born Slippy", parfaite fusion techno-rock, Extrait de la bande-son du film culte "Trainspotting". Et aussi parce qu'il synthétise les vagues musicales de ces dernières années, de l'ambient à la jungle."Dubnobasswithheadman", leur premier opus plus franchement techno-dub, n'a pas pris une ride non plus.

Beloved, "Blissed Out", East West / Warner
"Blissed Out" des Beloved, sorti en plein Summer of Love anglais de 1989, réussit l'équilibre miraculeux entre pop music et musique de rave. On y retrouve toute la sensualité et l'hédonisme des premières grandes raves anglaises, baignant dans une utopie remixée, s'il vous plaît, par Danny Rampling et Paul Oakenfold. Un classique du bonheur.

Primal Scream, "Screamadelica", Creation / Virgin
Mariage fascinant d'une folie psychédélique et planante, d'une patte Rolling Stones 68 et du meilleur de la house du tout début des années 90, cet album des Primal Scream réunit quelques-uns des remixes les plus géniaux de ces dix dernières années, parmi lesquels le fameux "Loaded" mitonné à la sauce Andy Weatherall...

Apollo 440, "Electro Glide in Blue", Stealth Sonic / Sony
Appolo 440, c'est d'abord un tube mortel : "Ain't Taking Bout Dub", des beats de basse et de batterie électronique sur le riff d'intro de "Ain't Taking Bout Love" des hard rockeux de Van Halen ! Et le reste ? Un mélange improbable de TOUT : rock, trip hop, jazz, new wave, heavy Metal, Mozart, techno bien sûr, soul, ragga, psyché, etc.


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Chemical Brothers Shamen Leftfield Prodigy

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Underworld Beloved Primal
Scream
Apollo
440