HOME STUDIO : La miniaturisation des appareillages et leur coût abordable rend possible la construction de véritable studios de production à la maison. C'est cette technique que les DJs utilisent. L'orirgine du nom House Music (House signifie maison) à parfois été attribuée à tort au développement de cette musique.


LA PLATINE : La révolution de la Technics MKII.

C'est au tout début des années 80 que la firme mythique Technics va mettre au point de nouvelle platines disques. Grâce au pitch, variateur de vitesse manuelle, le DJ pouvait enfin agir sur la vitesse de rotation du disque. Grâce à leur parfait système d'arrêt et de redémarrage, les platines MKII s'apparentaient carrément à de la technologie de pointe.


Reliées par une table de mixage, ce petit dispositif allait permettre l'émergence de toute la génération DJ. Car à partir de ces principes de bases, et moyennant une bonne dose d'entraînement, n'importe qui serait enfin capable de jouer avec les platines comme un véritable jongleur. Scratch, passe-passe, équalisation par tranche, synchronisation des tempos...
Le nouveau monde du hip hop et de l'électro.
Dès 1981 et surtout 1982, les musiciens de hip hop se saisissent de cet outil nouveau. A l'instar de DST ou de Gramdmaster Flash and The Furious Five, ils jouent avec platines, font déraper, bégayer et crier les vynils. On imagine mal la révolution que représentait cette musique des platines dans le contexte de l'époque.
Très peu de temps après le hip hop apparaît le genre électro, radicalisation instrumentale prémisse de la Téchno. Ses figures: Afrika Bambaataa et Herbie Hancock.
Le rap va se développer comme jamais, puis viendra la house...


LE SAMPLER : La révolution du piratage sonore.

1984 voit la mise au point de la norme M.I.D.I. (Musical Interface for Digital Instruments), langage aujourd'hui indispensable et dont les prouesses inespérées permettent l'interface entre synthétiseurs et ordinateurs de toutes marques, les couplages les plus insensés entre bruits capturés et instruments digitaux. Jusqu'aux boîtes à rythmes des premiers DJs de la house qui en deviennent de véritables outils sonores, et non plus de simples batteries robotiques.
Fin des années 80 : l'explosion du sample
Ce n'est qu'à la fin des années 80 que l'usage des échantillonneurs ou claviers multipistes, apparus dès 1972, va se démocratiser et élargir son champ grâce à la norme M.I.D.I. : d'un coté, l'illustration sonore et la fidèle restitution des instruments traditionnels; de l'autre, le collage et la technique de réappropriation telle qu'elle est pratiquée dans le rap et la techno.
Echantillonner ou sampler, c'est tout simplement enregistrer sous forme numérique un son de façon à pouvoir le rejouer par l'intermédiaire d'un clavier, à diverses fréquences pour produire des notes de hauteurs différentes. Mais ces techniques permettent bien d'autres manipulations. Le son est converti en valeurs numériques puis inscrit dans une mémoire, qui peut être lue à différentes vitesses, à l'envers ou traitée par différents filtres numériques. Toutes les expériences sonores sont permises. Chacun peut puiser où bon lui semble le matériau primaire nécessaire à son art.
Le sampler est devenu l'instrument et l'emblème de toute la génération techno.


LE SYNTHETISEUR : Le symbole de la nouvelle ère électronique

Loin des expérimentations de la musique électronique, les années 60 voient l'émergence des orgues électroniques d'appartement, équipés vers 1968 des derniers perfectionnements en matière d'électronique, boîtes à rythmes, accompagnement programmé, basses et arpèges automatiques...
Mais c'est grâce à l'américain Robert Moog que le grand public va commencer à se familiariser avec le synthétiseur. Grâce à un jeu savant de filtres, son synthétiseur construit pendant l'été 1964 connaît une renommée internationale.
Le premier modèle n'est évidemment pas d'une utilisation très aisée. Les nombreux patch (câbles de liaison) nécessitent un temps très long avant d'obtenir le son souhaité.
Les débuts de l'ère du synthé
Certes, d'autres synthétiseurs voient le jour dès la fin de années 60, ainsi le VCS3 des premiers Tangerine Dream. Mais le Moog devient vite le symbole de le nouvelle vague électronique, grâce aux multiples voies de traitement sonore qu'il offre. A ce titre, les artistes planants du krautrock seront parmi les premiers expérimentateurs du Moog. A l'instar de Florian Flicke, leader de Popol Vüh, ils ne se contentent pas de prendre le synthé comme un clavier de plus. Dans "Affenstunde" (70, Liberty) et " In Den Garten Pharoas" (71, Pilz), le Moog sonne comme un extraordinaire instrument rythmique, aux humeurs cosmiques et "pré-acid", avec moult bliiip et bleeep sidéraux... Un son doux et puissant, bien plus charnu qu'on ne l'imagine, les voix elles-mêmes passant par le filtre du Moog.
La révolution technologique aidant, la firme Moog va nettement perfectionner sa première machine, afin de la rendre plus compacte, puis polyphonique et enfin à mémoire. Minimoog, Moog Rogue, Opus 3, Moog Source et Memorymoog deviennent certains des instruments privilégiés des musiciens allumés des seventies. Puis il y aura le Korg, plus perfectionné encore, dans les années 80...


TB 303 : La renaissance inatendue d'une petite boîte à rythmes

Cet infernal petit instrument, créé par Roland en 1981, était destiné à l'origine à produire des sons de basses jazz et funk. Tombée en désuétude dès sa commercialisation, c'est quelques années plus tard que cette boîte à rythmes fût redécouverte et détournée par les expérimentateurs de la musique industrielle puis par la génération des premiers compositeurs de house de Chicago. Ainsi naissait le son dit acid, obsédantes boucles et volutes synthétiques suraigües utilisées par la majorité des producteurs de musiques électroniques.
Boucles et volutes pour la transe
La TB se retrouve aujourd'hui dans la quasi-totalité des genres techno et connaît son heure de gloire grâce à la trance. Ses boucles évolutives se marient parfaitement avec les nappes plaintives des artistes allemands et autres tributaires de l'esprit de Goa.
Si la TB 303 a connu un tel succès, c'est certainement qu'aucun autre instrument n'est capable de reproduire ses sons si caractéristiques. On peut même considérer l'acid comme la guitare saturée de la house ! Mais le plus important, c'est qu'il prouve que les artistes peuvent détourner à leur profit les machines mises à leur dispositions par les ingénieurs des grands firmes électroniques.
La preuve par Monsieur Roland
Ikutaro Kakehashi, fondateur des usines japonaises Roland : " Nous fabriquons des instruments pour les musiciens, qui, à notre grande surprise, découvrent des sons que nous n'avions pas prévu, surtout dans le cas des instruments électroniques. Les fabricants et musiciens génèrent sans se rencontrer des effets très intéressants, multiplicateurs, il y a comme une synergie".


LE TAMBOUR : De la percussion au BPM

Tous les grands le disent, Derrick May en tête, pionnier et porte-parole de la techno de Detroit : au début de toute musique fut le rythme. La voix, premier des instruments percussifs, et puis le tambour. Lorsqu'on lui demande ses influences, May parle de soul, de funk, de musique pygmée, ou il cite le Chant des Origines des Indiens du Dakota. La techno n'existe que par le rythme. La transe est née bien avant les machines. La frappe du tambour est devenue, en termes de musique house et techno, le BPM, terme abrégé qui indique le nombre de "Beats (battements) Per Minute" sur lesquels est construite la musique de danse. Ces pulsations rythmiques générées par les boîtes à rythmes sont en moyenne de 120 BPM pour la house music, de 140 BPM pour la trance et de 180 à 200 BPM pour le hardcore. Record absolu, 1000 BPM pour un remix par Moby du "Go!" du même Moby.
Le son primordial du tambour
"Le bruit du tambour est associé à l'émission du son primordial, origine de la manifestation et plus généralement du rythme de l'univers (...) Le tambour est le symbole de l'arme psychologique qui défait de l'intérieur toute résistance de l'ennemi; il est considéré comme le siège d'une force sacrée (...). Des tambours magiques sont utilisés par les chamans des régions altaïques pour les cérémonies religieuses. Ils répètent le son primordial de la création et introduisent à l'extase. Ils semblent représenter deux mondes, séparés par une ligne, le monde supérieur, céleste et apaisé, le monde inférieur, celui des hommes, de la chasse et de la cueillette. Le tambour sert aux initiations et scande les rites de passage qui introduisent l'homme dans la sécurité, plus fort, plus heureux et plus proche de la puissance céleste. Le tambour est comme une barque spirituelle, faisant passer du monde visible à l'invisible (...). Dans toutes les cultures on peut dire du tambour qu'il est ouranien (mâle) ou chtonien (femelle) et associé, en ce dernier cas, au symbole de la caverne, de la grotte, de la matrice. On dit du son du tambour qu'il prend au ventre."
Extrait du "Dictionnaire des Symboles" d'Alain Gheerbrant et Jean Chevalier. Éd. Robert Laffont, collection Bouquins.