COMMUNIQUE DE PRESSE - LAISSEZ-NOUS DANSER !
Vendredi 18 mai 2001
La scène techno dénonce le retour de la répression.
Peine de prison, amendes fiscales, saisies musclées de matériels : le ministre
de l'Intérieur est-il à nouveau favorable au "tout-répression" pour lutter
contre les - Raves - et les - free parties - ?
L'association Technopol dénonce le nouveau dérapage de certains politiques sur
la question.
Les free-parties, événements alternatifs spontanés, improprement catalogués
de " raves " par les pouvoirs publics et les médias, sont l'expression d'un
besoin communautaire et d'une pratique musicale contemporaine à part entière.
C'est ce que tout un chacun peut constater chaque fin de semaine dans nos campagnes
et notamment quelques fois par an quand plusieurs sound-systèmes (sonos) se
réunissent pour animer un teknival pendant plusieurs jours.
Technopol, association de défense et de reconnaissance des acteurs de la musique
électronique, avait été associé à l'élaboration de la circulaire Trautmann de 98
mettant fin au régime répressif Pasqua. Elle s'insurge contre l'excitation de
parlementaires qui tentent de répondre aux difficultés de cohabitation locales
sans chercher à améliorer l'efficacité du dispositif réglementaire et juridique
existant. Ceux-ci mettent à mal des années de travail engendrées pour la reconnaissance
culturelle des musiques électroniques en France. Rappelons que notre pays est
aujourd'hui en pointe dans la création, la production et la diffusion de ces
musiques nouvelles. C'est le genre musical le plus exporté avec des artistes de
reconnaissance mondiale tel que Daft Punk (prés 4 000 000 d'albums vendus dans le
monde).
Certains politiques, de droite comme de gauche, n'ont pas d'autre imagination
que celle de proposer de nouvelles mesures répressives allant à l'encontre de la
réalité : des milliers de jeunes de 18 à 30 ans, veulent danser et écouter les sons
de leur temps et à leur manière.
La scène alternative des free parties fait partie du mouvement général de la création
et de la diffusion des musiques nouvelles. Son public cherche à se retrouver,
même si l'appartenance identitaire est parfois réduite à des éléments disparates.
Quand un regroupement - sauvage - a lieu sans violation de la propriété privée et
sans trouble du voisinage, des mesures simples et pratiques doivent être mises en
oeuvre : déployer un point d'eau, installer un poste de secours accessible...
Un juste équilibre peut être trouvé pour ce type de réunion, souvent il n'existe
ni droit d'entrée ni débit d'alcool. Les jeunes amateurs de musique ont parfaitement
le droit de se retrouver en dehors des lieux habituels si les régles de santé publique,
de sécurité et de non-commerce (non circulation d'argent) sont respectées par les
organisateurs.
Fondée en 1996 après l'annulation par arrêt préfectoral d'une rave à Lyon,
l'association Technopol milite pour que les pouvoirs publics prennent en compte le
mouvement techno-house et s'orientent, en tant que de besoin vers une politique de
réduction des risques, telle celle proposée par la MILDT ou les associations d'auto
support et humanitaires.
Mercredi 23 mai, jour de présentation de l'amendement au Sénat, les adhérents de
Technopol se réunissent en Assemblée générale extraordinaire à la Maison Européenne
de la Photographie à 15 H 00. Nous demandons en lieu et place d'un amendement
expéditif voté aux petites heures du jour d'identifier les problèmes et chercher
à les régler par le dialogue. C'est pourquoi les adhérents travailleront à la
proposition d'une charte de bonne conduite pour les free parties et à une proposition
au Gouvernement d'assouplissement réglementaire et juridique des dispositions en
vigueur.
Ce n'est pas l'Eté de l'Amour que nous risquons de vivre cette année mais le
contraire : violence et incompréhension. Il est encore temps de réagir et de
dialoguer. Rave on !
l'association Technopol
Contact presse : Mélanie Guillain & Christophe Vix Gras