FETE DE LA MUSIQUE A FONTAINEBLEAU :
BLESSES ET INTERPELLATIONS !

Faisant parti d'un petit sound system techno ayant pour nom L627, nous projetions de baser notre son sous le marché couvert de Fontainebleau pour la fête de la musique.
Nous prirent rendez-vous avec la mairie pour leur demander l'autorisation de jouer. Aucun probléme du moment que le son ne soit pas trop fort.

21 juin 1997, 20 heures, nous commençons à pousser les basses. Les gendarmes viennent nous voir et nous félicitent sur notre installation.
La foule commence à arriver; des jeunes, des vieux ; tout le monde semble apprécier notre musique ; tous le monde sauf quelques irréductibles gaulois coiffés d'une casquette à l'effigie de la police nationale car il faut le préciser, nous sommes basé à 20 métres du commissariat.

21 juin 1997, 22 heures, quelques 200 personnes de tous âges dansent sur notre musique. Tout se passe tranquillement, aucun débordement n'est à signaler jusqu'au moment ou 2 policiers en civil accompagnés de leurs sbires tous de bleus vétus s'approchent de notre son. L'un d'eux : "On veut pas de votre musique de camés ! Dans 15 mn vous arrêtez tout et vous remballez ou c'est nous qui allons le faire de force !".
Nous essayons de parlementer mais leurs oreilles semblent bouchées par des chants militaires allemands des années 40. Aucune discussion n'est possible avec eux. Directement je vais au commissariat pour essayer de discuter calmement. Rien à faire, ces flics sont bornés et je me retrouve responsable à leurs yeux de tous les événements qui pourraientt se produire avec prise d'identité et adresse à l'appui alors que je venait en paix dans leur camp.

21 juin 1997, 22h20, Les sbires de l'empire renforcés s'approchent de notre camp. La tension monte. L'un deux, Hunter (son surnom à Fontainebleau) du haut de ses 1m90 et ses 110 kg, se dirige vers les platines , pousse violemment le bras de la MK2, et embarque dans la foulée mon pote « dj ton pote » qui n'avait semble-t-il rien fait. Nous sommes stupéfaits ! S'en suit alors sifflements de tous horizons; beaucoup de jeunes rappliquent et ce sont bientôt 500 personnes qui s'amassent un peu partout sur la place du marché! Nous essayons de faire libérer notre ami mais ils nous traitent comme des chiens. Les insultes volent entre les deux camps et ce sont maintenant des bouteilles qui volent en direction de ces messieurs les policiers, les voilà qui chargent sur la foule décidément de plus en plus nombreux à coup de matraque et de gaz lacrymogènes. Je m'en prend plein la face métant mis juste devant eux, essayant de faire libérer l'otage. C'est vraiment une honte car les policiers avaient bien vu que les bouteilles lancées venaient du fond mais ils ont préféré frapper et gazer ceux qui étaient devant. Plus les minutes passent, plus la foule s'agrandit. Les flics décident alors de faire appel aux CRS et aux chiens. Plusieurs personnes sont blessées et interpellées. Des racailles en profitent pour casser des vitrines...
Au total 17 gardes à vue de 48 heures et 14 blessés ! Sur les 17 gardes à vue, 12 ont été inculpés et écroués à Fleury Merogis pour des peines allant de 4 à 6 mois fermes dont mon mon ami « DJ ton pote » Le motif : La techno est une musique qui amène de mauvaises frequentations !
Bref tout cela en valait-il la peine? Les policiers ont-ils pris conscience de leurs actes?

Le 21 juin n'est-il pas la fête de toutes les musiques et de la tolérance ? Tous cela ne rappelle-t-il pas en certains points le régime nazi qui sévissait en France pendant la seconde guerre mondiale ou la culture et la musique étaient réglementées par l'état ?
La France n'est-elle plus le pays de la tolerance mais celui de l'intolerance ?