Steve Reich
Le grand classique de la transe électronique :
De la musique électronique aux musiques infinies de la techno
1996. Ecoutez "Asteroïd" d'Emmanuel Top ou le "Laboratoire Mix" de Laurent Garnier. Longues
boucles électroniques qui se dévorent les unes les autres. Lente, envoûtante progression de la
musique. Trois maîtres mots : électronique, répétition, transe.
1996. Ecoutez "City Life" de Steve Reich. Ou ses longues pièces du début des années soixante-dix,
"Six Marimbas" repris du "Six Pianos" de 1973, "Drumming" de 1971 ou même "Violin Phase" de 1967.
Longues boucles électroniques qui se dévorent les unes les autres. Lente, envoûtante progression
de la musique. Trois maîtres mots : électronique, répétition, transe.
La dissidence par le rythme
1997. Steve Reich a passé le cap des soixante ans. Avec ses amis Terry Riley et Philip Glass,
il a inventé la musique répétitive ou musique minimale. Son monde n'est pas celui des clubs,
dont sont issus les Emmanuel Top et les Laurent Garnier, mais celui de la musique contemporaine,
dont il a toujours été un dissident...
"En 1963, je suivais les cours de Darius Milhaud et Berio, mais je ne me reconnaissais pas dans
cette musique contemporaine, trop sèche et sans rythme. Avez-vous déjà essayé de taper du pied
sur du Boulez ou de siffloter du Stockhausen ? J'ai grandi entre les hamburgers, Chuck Berry et
le jazz. J'ai même fait du yoga pendant dix ans. Comme mes professeurs, que je respecte,
je fouillais et je bricolais des bandes, mais j'en attendais autre chose".
L'art de la transe et des figures répétitives
"Au printemps 1970, je suis parti au Ghana. J'ai étudié la percussion avec un maître de la tribu
Ewe, et j'ai découvert tout ce que le jazz et la musique moderne devaient à l'Afrique et à la transe.
Là-bas, j'ai vu les gens vivrent leur musique. J'ai vu la puissance de la tradition orale.
Non écrite. Cela m'a d'ailleurs donné envie de me plonger dans ma propre culture juive. Trois ans
plus tard, en 1973 puis en 1974, j'ai étudié les gamelans balinais, ce qui m'a permis de constater,
là encore, la force de formes musicales non occidentales utilisant la répétition et l'évolution
de figures répétitives..."
Le sampling : l'instrument majeur de cette fin de siècle
"Je déteste le synthétiseur, dont je trouve le son grossier, mais je suis un passionné du
sampling : l'échantillonneur de claviers, c'est la possibilité inouïe de faire de n'importe quel
son, d'un miaulement ou de quelques mots d'une interview, un instrument de musique. C'est un
outil magique qui peut rendre la musique plus compréhensible, plus belle, et même ouvrir des
voies nouvelles à la mélodie et aux rythmes".
"J'ai construit "Different Trains" à partir d'interviews que j'avais réalisées, à partir de la
structure, de l'intonation, du rythme, de la poésie des mots et de bouts de phrases, mais aussi
de leur sens. Dans un second temps, toujours grâce à l'échantillonnage de claviers, j'y ai ajouté
des bruits de train. Les violons et violoncelles ne sont venus qu'après, ils se sont greffés
naturellement sur ce squelette, qui n'était pas un simple collage de mots. J'ai fait un rapprochement
entre mon enfance, passée dans les trains entre New York et Los Angeles, et, à la même époque,
l'Holocauste juif".
Discographie sélective
"Four Organs - Phase patterns", Mantra / Arcade (1970)
"Drumming - Music for Malet Instruments, Voices and Organ - Six Pianos" ,
Deutsche Grammophon / Polygram (74)
"Music for 18 Musicians", ECM New Series / Polygram (78)
"Octet - Music for a Large Ensemble - Violin Phase", ECM New Series / Polygram (80)
"Tehillim", ECM / Polygram (81)
"The Desert Music", Elektra Nonesuch / WEA (85)
"Sextet - Six Marimbas", Elektra Nonesuch / WEA (86)
"Different Trains - Electric Counterpoint" avec le Kronos Quartet et Pat Metheny, Elektra Nonesuch / WEA (89)
"City Life", Elektra Nonesuch / WEA (96)