Laurent Garnier, longue chevelure et sourire détendu..."Les gamins d'aujourd'hui n'ont pas une tune, dit-il. Ils ne peuvent rien faire pour s'amuser. Sida régnant, ils ne peuvent même plus baiser. La politique les répugne, alors le week-end, ils décollent en dansant."
Faire décoller les foules, Laurent Garnier, star française adulée par les ravers du monde entier, sait ce que cela veut dire...
"Lorsque j'ai écouté le premier titre de house, en 1985, j'ai cru que mon cerveau allait exploser. J'étais à l'Hacienda et Mike Pickering jouait 'Love Can't Turn Around', un truc de Chicago."
Gamin, Garnier vit sous le même toit que le directeur de CBS Records France. Il baigne dans un mix des Jacksons 5, de Santana, d'Earth Wind and Fire... Déjà, il est fasciné par les boîtes et la disco. Etudes d'école hôtelière. Il sert à l'ambassade de France à Londres, puis choisit de bosser à Manchester dans un retaurant. Manchester, juste pour la dance... Il tète ces grandes musiques de nuit dans le fameux club Hacienda de Manchester, créé par le label de Joy Division et New Order, Factory. Il y sera DJ. Là, il découvre la grande vague acid house qui secoue l'Angleterre à partir de 1988 et il y plonge totalement...

En 1990, dans le paysage désertique du Paris nocturne, un minuscule club gay de la Bastille, La Luna, commence à s'adonner à cette house, alors quasiment inconnue dans l'Hexagone. Un petit gars inconnu, aussi brun qu'éveillé, y pratique cette musique nouvelle deux fois par semaine.
Dans la cave de la boîte et sous les platines de Garnier, s'agrège rapidement une scène musicale où l'on croise déjà les artistes de son futur label F Communications, comme Shazz, mais aussi de nouveaux jeunes DJs français tels Pacman et Olivier le Castor qui se mettront aux platines, subjugués par le groove de Garnier, l'un des rarissimes DJs de la scène étiquettée rave à savoir briser toutes les catégories musicales dans ses longs sets (de 3 à 7 heures de musique non stop).

La sortie, le 24 octobre 1994, du premier album "Shot in the Dark" est un pas décisif dans la carrière de Laurent GARNIER, qui devient ainsi le leader d'une nouvelle génération de musiciens fans d'électronique et à vocation internationale. Consécration suprême, Laurent GARNIER sera l'un des tous premiers artistes français à jouer dans le cadre des Peel Sessions sur RADIO 1 (UK).

Passionné et ouvert, Laurent complète ses activités avec l'organisation de soirées en France et à l'étranger, une émission hebdomadaire sur Radio Nova à Paris et la mise en marche du label F.Communications, créé en avril 94 avec Eric MORAND.

Avril 97 coïncide avec la sortie de son deuxième album "30", avec un vidéo-clip réalisé par Quentin DUPIEUX, talentueux réalisateur de court-métrages de 22 ans. Le second extrait de l'album, "Flashback", fait un carton sur les dance-floors tout l'été.

Après dix ans de Djing forcené, Laurent s'offre une pause de six mois et se consacre à de nouveaux projets. 1998 est l'année de la consécration pour Laurent qui commence avec une Victoire de la Musique pour son album "30". Il est le premier artiste à obtenir une victoire dans la catégorie Dance. Il continue sur sa lancée et sort un nouveau single "Coloured City" en mai 98, accompagné d'une vidéo réalisée par Marc Caro, co-réalisateur de "Délicatessen".

Disco, jungle, trance, hardcore, Garnier mixe dans un seul but : le plaisir. L'Angleterre, sa patrie adoptive, a salué son sens inné de la joie en l'élisant le meilleur DJ du monde. A trente-deux ans, Laurent Garnier est devenu le type même du DJ international, entre hôtels, avions et jet-lag, à la tête d'un label techno à Paris et aux platines des clubs les plus incendiaires de la planète le reste du temps.